ECOBUAGE ou FEU PASTORAL ou BRULIS

20/09/2022
ECOBUAGE ou FEU PASTORAL ou BRULIS

La pratique de l’écobuage dans les Pyrénées est une pratique ancestrale toujours d’actualité dans les milieux agricoles pyrénéens.

L’écobuage a de tout temps accompagné l’élevage pyrénéen.

Les brûlis à feu courant, appelés donc « écobuages » ou encore « feux pastoraux » sont pratiqués régulièrement, en principe en hiver, lorsque la végétation est desséchée par le soleil, le gel et le vent du sud.

Le but est avant tout de nettoyer des zones de fougères, ronces et autres ajoncs, souvent assez difficiles d’accès pour des machines ou même des hommes, afin de favoriser la repousse d’herbe et le maintien de pâturages.

Ils maintiennent également le sol « propre » et paradoxalement peuvent éviter des incendies.

Sans cette pratique, la montagne serait vite envahie car il semble difficile d’en assurer l’entretien, même à grandes rasades de désherbants, plus polluants encore.

Normalement, l’écobuage ne détruit que la végétation basse, morte et sèche. Les arbres n’en souffrent pas… ni les piquets de clôtures !

La technique consistait donc à arracher les herbes d’un champ, les brûler et en disperser les cendres sur le sol afin de le fertiliser.

La méthode a ensuite évolué en une simple mise en feu des pâtures qui permet à l’herbe tendre de repousser

Pour bien comprendre le phénomène de cette pratique ancestrale qu’est l’écobuage dans les Pyrénées, il est indispensable d’en connaître l’historique.

Dans des périodes ancestrales, il s’agissait en fait d’une méthode de mise en culture des landes et prairies, par enlèvement à la houe et calcination de la couche superficielle du sol.

L’usage du mot écobuage est un glissement de sens qui a été imposé au 19ème siècle par l’administration forestière.

Depuis les origines du pastoralisme, le feu a été un outil incontournable de construction et d’entretien d’espaces pastoraux.

En effet, le défrichement des sols pauvres, du Néolithique jusqu’aux derniers déboisements des 18ème et 19ème siècles, a abouti dans la majorité des cas à des landes ou dominent les plantes ligneuses au détriment des herbacées.

Dans les Pyrénées, on trouve en estives les landes à bruyères et myrtilles ou à genêt purgatif ; dans les parties basses dominent les landes à fougères, le genêt à balaie, l’ajonc.

L’action du troupeau à lui seul ne suffit pas à maintenir en pelouse les pâturages et l’écobuage périodique, qui se pratiquait à l’automne jusqu'àu début du printemps, permettait la destruction temporaire de ligneux et favorisait la repousse des plantes fourragères, peu touchées par le feu. Pour protéger les boisements, l’administration forestière s’était fermement opposée dès le début à cette pratique : l’Ordonnance des Eaux et Forêts de 1669 prévoyait la condamnation au fouet pour les incendiaires des landes et les galères en cas de récidives.

Pourtant, dès la fin du 19ème siècle, les forestiers chargés des améliorations pastorales durent admettrent la logique agronomique du feu et l’intégrer parmi les techniques qu’ils utilisaient.

Aujourd’hui l’écobuage n’est pas interdit mais il est réglementé dans chaque département par des arrêtés préfectoraux.

Au cours des dernières décennies, la diminution de la pression pastorale, de la main d’œuvre disponible et l’enfrichement des pâturages ont changé les conditions de mise à feu, accroissant les risques.