« A la bonne franquette »
« Franquette » vient de « franc » ou « franche ». Autrement dit « en toute franchise », ou encore « simplement », comme le signifie cette expression qui nous viendrait du XVII° siècle.
« A gogo »
Cette expression veut dire qu’une chose est abondante. Cela viendrait de « gogue », en usage au XVe siècle pour « plaisanterie, réjouissance » (qui a donné « goguenard »). « Réjouissance » signifie désormais « abondance ».
« Afficher la couleur »
Pour les amateurs de bridge, l’expression est évidente. Ils pourraient dire aussi «annoncer la couleur », comme lorsque, en début de partie, ils indiquent la couleur qu’ils déclarent atout.
« Etre à la bourre »
Jadis, cela caractérisait le fait d’être pauvre ; aujourd’hui, cela signifie « être en retard », tant il est vrai qu’être pauvre, c’est courir après la richesse ! En réalité, l’expression vient d’un jeu de cartes, la bourre ; les « bourrus » étant les perdants.
« A bon chat, bon rat »
Le rat est d’autant plus capable de fuir que le chat fait preuve d’habileté et de ruse pour le prendre. De force égale, ils font de bons adversaires.
« Monter aux nues »
Cette expression remonte au XVe siècle. Elle était employée pour indiquer qu’une personne se mettait subitement en colère. On peut également l’utiliser dans le sens de l’obtention d’un grand succès.
« Avoir le vent en poupe »
C’est être dans une phase particulièrement favorable et faste de votre vie où tout vous réussit. Cette expression du XIVe siècle utilise l’image du vent qui souffle de l’arrière pour pousser le voilier vers l’avant.
« Faire le pot à deux anses »
Au XIIIe siècle, cette expression signifiait « mettre les mains sur les hanches » et était utilisée pour décrire un homme fier. On disait alors qu’il se tenait comme un pot à deux anses.
« Apporter de l’eau à son moulin »
C’est clair comme de l’eau de roche ! Le moulin ne pouvait tourner que grâce à l’eau qui entraînait sa roue. Voilà l’origine de cette expression qui, par extension, indique aujourd’hui « abonder dans le sens », « procurer un avantage ».
« Etre bredouille »
Au jeu du tric-trac, très apprécié dès le XIIe siècle, être bredouille signifiait gagner tout le temps sans laisser aucune chance à l’adversaire. Curieusement, le sens désigne aujourd’hui le perdant, celui qui ne rapporte rien.
« Cet homme aimerait une chèvre coiffée »
On utilisait cette expression au XIIIe siècle pour décrire un homme peu difficile en amour et, surtout, peu regardant sur le physique des femmes.
« Comme les moutons de Panurge »
Panurge, héros de Rabelais, pour se venger du marchand Dindenault, lui acheta un mouton qu’il jeta à la mer. Tous les autres suivirent, « à la file », « criant et bêlant ». Une expression qui nous dit de ne pas suivre sans réfléchir…
« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage »
Cette expression, trouvée dans un manuscrit du XIIIe siècle et devenue proverbe, s’emploie lorsque quelqu’un utilise les prétextes et moyens les plus odieux pour se débarrasser de son prochain.
« Aux chevaux maigres vont les mouches »
Cette expression du XVIe siècle est attribuée au poète Jean-Antoine de Baïf et signifiait qu’un malheureux ou un misérable est plus facilement persécuté qu’une personne puissante pouvant se défendre.
« Des larmes de crocodile »
Au XVIe siècle, cela faisait allusion à une légende selon laquelle les crocodiles gémissaient pour attirer leurs proies. Aujourd’hui, on se lamente dans le but d’obtenir quelques chose.
« Manger sur le pouce »
L’expression est apparue au XIXe siècle et fait référence au pouce que l’on utilise lorsqu’on manie un couteau et du pain, du saucisson ou du fromage. Autrement dit, quand on prend un repas rapide.
« Faire le coup du père François »
Selon cette expression du XIXe siècle, il s’agissait de deux individus qui agressaient quelqu’un dans la rue dans le but de le voler. Le premier agresseur détournait l’attention de la victime alors que son complice l’étranglait.
« Qui vivra verra »
Ce proverbe, que l’on trouve déjà cité dans un livre de 1498, signifie qu’il est vain de faire des pronostics ou de formuler des hypothèses sur telle ou telle chose.
« Bon sang ne peut mentir »
On trouve déjà ce proverbe, cité en 1547, par Noël du Fail dans Propos rustiques. Employé jadis à propos de l’hérédité pour dire que, bien souvent, les qualités et les défauts des parents se transmettent aux enfants.
« Gober les mouches »
Cette expression qui date du XVIIe siècle, signifiait à l’origine « perdre son temps », qualifiant ainsi une personne qui n’avait rien à faire. Aujourd’hui, l’expression définit plutôt quelqu’un de naïf, qui croit tout ce qu’on lui dit ou laisse entendre.
« L’habit ne fait pas le moine »
On trouve déjà cette expression chez le poète du XIIe siècle, Rutebeuf. Elle était utilisée pour signifier que si l’on prenait l’habit, il fallait se conformer aux règles monacales. Aujourd’hui, l’expression est employée dans le sens où il ne faut pas se fier aux apparences, parfois trompeuses.
« Il a la tête dans le cul »
Cette expression, de la fin du XIXe siècle, s’emploie pour évoquer une personne qui a l’esprit ailleurs. Mais aussi pour parler d’un individu qui, après une grande fatigue ou des abus, n’est pas bien dans sa peau.
« Prendre des vessies pour des lanternes »
Cette expression existait sous la forme « vendre des vessies pour des lanternes ». Le mot « lanterne » signifait des balivernes et « vessie » voulait dire « vendre du vent », à cause de l’air qui gonfle la dite vessie. Aujourd’hui, cela revient à se faire des illusions sur les choses ou les gens.
« Avoir une araignée au plafond »
Dès le XIXe siècle, cette métaphore est utilisée par les prostituées parisiennes. Le plafond indique le haut de la boîte crânienne où une araignée vivrait dans des endroits négligés. L’expression évoque une personne un peu folle, mais qui ne dérange pas les autres.
« Etre connu comme le loup blanc »
Au Moyen Age, on disait « être connu comme le loup gris », c’est-à-dire comme un vieux loup célèbre pour ses méfaits et qui échappe toujours aux chasseurs. Puis, au XVIIe siècle, on a parlé de « loup blanc », animal très rare, mais toujours dans un sens péjoratif.
« Le démon de midi »
D’origine biblique, l’expression se trouve dans un psaume évoquant les fléaux qui frappent les hommes en pleine nuit ou plein midi. A partir du XIXe siècle, cela fait référence au « péché de chair » frappant les hommes d’âge mur.
« Comme on fait son lit, on se couche »
Utilisé depuis les années 1950, ce proverbe signifie littéralement qu’une bonne nuit de sommeil dépend de la manière dont on aurait fait son lit avant. Métaphoriquement , quels que soient nos actes, il faut savoir en assumer les conséquences.
« A vieille mule frein doré »
Cette expression est déjà citée dans un manuscrit du XIIIe siècle. On employait ces termes à propos d’une vieille femme qui se pare et se farde. A l’origine, cette locution était utilisée quand on préparait une bête pour mieux la vendre.
« Chercher la petite bête »
Grâce notamment à l’écrivain Jules-Amédée Barbey d’Aurevilly (1808-1889), cette formule était souvent utilisée à la fin du XIXe siècle pour exprimer le fait d’être maniaque. Cela viendrait de la façon dont les singes cherchent des poux dans la tête de leurs semblables.
« Crever la dalle »
Au XIVe siècle, une dalle était une gouttière. Au sens figuré, il s’agissait de la gorge, l’œsophage. Ainsi « avoir la dalle en pente » signifiait boire beaucoup d’alcool. Aujourd’hui on emploie l’expression pour dire qu’on a très faim…
« Faire un bœuf »
En 1925, avaient lieu des concerts au restaurant parisien, Le Bœuf sur le toit. L’établissement était fréquenté par de nombreux musiciens qui y introduisirent le jazz. « Faire un bœuf » équivaut à improviser.
« Ca ne mange pas de pain »
On le disait au XVIIe siècle, quand le pain représentait la base alimentaire de l’homme. Par conséquent, si une action n’entraîne aucune perte de pain, il ne faut pas s’empêcher de la faire. Ce qui revient à dire que ça ne coûte rien et n’affecte personne.
« Bourrer le mou »
Expression apparue au début du XXe siècle, le « mou » désigne ici le cerveau humain, d’où le bien connu « bourrer le crâne » qui en découle. Par la suite, cette locution a pris le sens de raconter des mensonges.
« Faire des ronds de jambe »
Cette expression du XXè siècle se dit pour une personne qui se montre excessivement polie dans le but de plaire à quelqu’un. C’est une référence au « rond de jambe », figure de danse rappelant la révérence.