LE PARLER ARIEGEOIS

20/09/2022
LE PARLER ARIEGEOIS

Répoupet :

Si l'on vous traite de répoupet c'est parce que vous aurez fait preuve d'un manque d'expérience dans tel ou tel domaine. Un répoupet est en effet un veau qui vient de naître et ne connaît forcément rien de la vie.

Cado gouelho qué belegà pèrd un mousseg :

Pendant qu'elle bêle, la brebis ne broute pas. C'est le genre de proverbe que l'on disait à table aux enfants qui parlaient tant, qu'ils en oubliaient de manger et perdaient leur part au profit de celui qui mangeait en silence.

Farnat :

C'était le repas destiné aux cochons, un mélange de betteraves, feuilles de choux, pommes de terre, son... le tout bouilli. Les cochons y plongeaient leur groin de manière goinfre et d'ailleurs, lorsqu'on demande à un joueur de rugby "d'aller au farmat", cela signifie qu'il doit mettre le nez où d'autres ne mettraient pas les mains.

Mé fas cagà :

"Ma femme est originaire du nord, racontait un paysan, et tout ce qu'elle connaît de l'occitan, c'est "mé fas cagà"...Autrement dit, tu me fais ch..r !

Pétà, fumà et gaÎta l'oulo :

Se dit de quelq'un de paresseux qui passe son temps à fumer, péter et regarder la marmite (en attendant que ce soit cuit, sous-entendu...)

Tustet :

Tradition du 1er mai qui varie d'une vallée à l'autre. Cette nuit là, les jeunes des villages se livrent à des farces : les uns rassemblent sur la place du village tous les pots de fleurs, d'autres démontent les voletst, etc... Tout cela se voulait alors bon enfant.    

                     

Espélufat :

Si quelqu'un vous regarde les cheveux en vous disant "es espélufat !" c'est que vous vous êtes peigné aec un pétard. Equivalent de ébourriffé.

N'y à pos ! :

Si à table on vous propose des "n'y à pos" c'est qu'il n'y a rien à manger. N'y a pos", littéralement "il n'y en a pas".

La toudelha :

Il s'agit d'une branche de sapin séchée dont l'extrémité comprend trois ramifications qui servent à "tourner" le millas, sorte de pâte faite à base de lait et de farine cuite dans un chaudron. Lorsque la toudelha y tient droit, on considère que le millas est cuit.

Ventrat :

"Dasiè nèit mé soun foutut un bentrat de mounjos..." hier soir je me suis mis une ventrée de haricots. Pas besoin d'autres commentaires, tout le monde aura compris.

Ressegà :

Si on vous traite de "ressega" c'est que soit vous n'arrêtez pas de rabâcher la même chose, soit que vous avez un sens critique aiguisé. S'agissant de rugby, les deux groupes de "ressegaïres" les plus connus sont à Larroque et à Lavelanet. Il s'agit de supporters qui, le lundi venu, se retrouvent pour refaire le match et en particulier critiquer les joueurs.

"Gaïto lé" :

Se dit lorsque vous rencontrez quelqu'un et qu'on pourrait traduire par "regarde-le celui-ci..."

A bisto de nas :

"A vue de nez", à ce que permet de voir la longueur du nez et donc de façon approximative.

S'espatarna :

C'est l'une des particularités de la langue d'oc d'avoir un mot pour chaque chose. Ainsi, lorsqu'en français vous dites tomber, vous devez préciser avec quelle partie du corps. En oc, "s'amourrà" c'est tomber sur le museau (face la première), "s'espatarna" c'est tomber les quatre fer en l'air, "s'estibà" tomber à la renverse, "s'achoulà" c'est tomber sur le cul.

Qu'es aco ? :

Qu'est-ce que c'est ?

Faire "tchaochole" :

Probablement du verbe occitan "salça" qui signifie tremper, du pain par exemple, dans du vin sucré. C'était ce genre de dessert qui permettait de "ne pas jeter le pain" qui restait à la fin du repas. C'est aussi dans cet état d'esprit que se faisait le "pain perdu". Le pain rassis était trempé dans du lait, puis du jaune d'oeuf et "passé à la poêle. Sucré, il pouvait se consommer froid ou légèrement tiède.

Lé sanc de pépi :

"Le sang des vieux". Se dit parfois à un jeune pour l'exorter à l'effort. Le "sang des vieux" était un gage de force, de rudesse, de bonne santé.

Mounjetado :

C'est probablement le mot à connaître en période estivale puisque les villages sont nombreux à en proposer, le soir de la fête locale en particulier. La mountjetado, c'est le plat de haricots, mais rien à voir avec le cassoulet toulousain gratiné, plus sec. Pour une bonne mounjetado, quelques condiments sont incontournables : la graisse de canard, le fond de jambon, les carottes, un bon bouillon et bien entendu des haricots secs qui auront trempé toute la nuit et auront été "blanchis" pour en retirer l'amidon. Couennes, saucisson de couenne, aïl haché menu (en fin de cuisson", confit... Un délice !

Tchucà bundo :

Fait partie du long chapelet d'expression pour qualifier un ivrogne. "Sucer la bonde", c'est sucer ce morceau de tissu qui, placé autour du bouchon de liège, assurait l'étanchéité de la barrique.

Aigordent :

Eau de vie. Elle servait alors à de nombreuses choses, et en premier lieu de pousse-café. On la retrouve aussi pour parfumer les pâtisseries (le riz au lait), flamber une omelette, protéger l'os frais de jambon avant séchage, dans un genre différent, désinfecter une plaie, "rébiscouler" une personne qui se trouve mal.