Des déboisements intensifs se produisent dans les forêts tropicales. Pourquoi ? En raison, d’une part, de la commercialisation des espèces rares que l’on va chercher jusqu’au cœur des forêts… en dévastant au passage les autres essences, et d’autre part, de la transformation des espaces boisés en terres cultivables exploitées par l’industrie agroalimentaire (par exemple, l’exploitation de palmier à huile) ou par la production des agrocarburants.
La forêt couvre presque 30 % du territoire français métropolitain (160 000 km2). Elle est surtout composée de feuillus (58 %), principalement des espèces suivantes : chêne rouvre, chêne pubescent, chêne vert, châtaignier, hêtre, charme, frêne. Parmi les conifères, on trouve : le pin maritime, le pin sylvestre, l’épicéa, le Douglas, le sapin… Au total, l’inventaire forestier national a recensé 140 essences d’arbres. Mais la forêt française se métamorphose lentement.
L’Année internationale de la forêt offre donc l’occasion de nous pencher sur l’avenir des essences forestières en France et de leur répartition. L’INRA (Institut national de la recherche agronomique) a établi une cartographie future à partir de données fournies par Météo-France. Cette cartographie est une projection des effets des changements climatiques : élévation des températures, étés de plus en plus secs, pluviométrie hivernale plus forte surtout au nord de l’hexagone, pluies insuffisantes pour remplir les nappes phréatiques, etc.
Alors que l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère stimule la croissance des arbres, ils sont menacés par le manque d’eau résultant des grosses chaleurs estivales. Conséquence de ce paradoxe : certaines essences, comme le chêne, le sapin de Vancouver ou le pin sylvestre, accusent le coup alors qu’elle ont déjà eu beaucoup de mal à résister à la canicule de 2003.
Lors d’épisodes de sécheresse on a pu observer plusieurs choses. Le feuillage des feuillus s’est décoloré ou est tombé prématurément.
Ces arbres fragilisé sont devenus sujets aux attaques des insectes ou des champignons. Sur les résineux, notamment le sapin de Douglas, on a pu constater le rougissement des aiguilles avant leur chute.
C’était seulement quelques exemples de réactions en chaînes. Mais d’autres conséquences très difficiles à prévoir peuvent se produire.
LES PROJECTIONS D’ICI A 2100 :
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« Déplacement » vers le Nord et l’Est des espèces méditerranéennes (pin d’Alep, chêne vert, pin pignon, olivier) et augmentation de leur répartition (28 % de la superficie contre 9 % actuellement).
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Développement spectaculaire du pin des Landes qui occuperait 46 % du territoire contre 17 % actuellement.
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Régression des autres groupes, en particulier des essences montagnardes qui se développent entre 800 et 2500 m (aulnes, épicéas, érables, pins, sapins…)
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Quasi disparitin des épicéas en plaine, déclin du Douglas en Bourgogne, en région Centre et dans la région Midi-Pyrénées, et du chêne pédoncule dans le Centre et le Poitou-Charentes.
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Déclin du hêtre un peu partout sauf dans l Nord-Est…
Sources INRA (institut national de recherche agronomique) IFN (inventaire forestier natianol)) FPF (forêt privée française).
Peuplier
EN QUELQUES CHIFFRES :
- Chaque minute, 20 ha de forêt sont rayés de la surface de la terre, ce qui fait 13 milliions d’ha de forêt par an.
- La planète compte environ 60 000 espèces d’arbres, mais plus de 8 000 sont menacés de disparition (15 %).
- La Suède est le pays européen le plus boisé (27 millions d’ha), l’Espagne (18 millions d’ha) puis la France (16 millions d’ha).
- La forêt recouvre 85 % de la Guyane – 440 000 espèces végétales et animales y vivent dont 1 300 espèces d’arbres.
- 43 espèces de conifères poussent sur le sol de la Nouvelle Calédonie. Record mondial pour la diversité des conifères.
- Plus de 70 % de la forêt française est privée.
- La forêt française représente 0.5 % de la forêt mondiale.
- La France métropolitaine compte 136 espèces d’arbres (record européen).
- En France les chênes représentent près de 30 % des arbres forestiers.
- La forêt de Vizzanova au sud de Corte en Corse est constituée essentiellement de hêtres et de pins laricio.
- La forêt de Bouconne, sur les départements du la Haute-garonne et du Gers, est essentiellement composée de chênes sessiles et pédonculés ainsi que de pins maritimes.
- Vestige d’une forêt préhistorique (appelée jadis sylve d’Argenson), la forêt domaniale de Chizé située en région Poitou-charentes, est essentiellement composée de hêtres.
- Dans la dernière grande boucle de la Seine, la forêt domaniale de Brotonne (environ 7 000 ha) en Haute-normandie fut une réserve de chasse royale.
Pins
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Sapins
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LA FORET ET NOS DEPARTEMENTS
La forêt recouvre
41 % du Lot
40 % de l’Ariège
29,1 % des Hautes-Pyrénées
28,4 % du Tarn
28 % de l’Aveyron
20 % de la Haute-Garonne
16 % du Tarn-et-Garonne
13 % du Gers, ce qui est très inférieur à la moyenne nationale (26.9 %). Seuls 5 % sont des forêts publiques, les 95 % sont détenus par 30 000 propriétaires.