Récolte de la gentiane en Ariège: les règles se durcissent
La gentiane jaune («Gentiana lutea L. Gentianacées») est une plante droite et robuste, dont les fleurs jaunes (qui fleurissent en été) sont regroupées en étages le long de la tige.
Mais elle n’intéresse pas que les botanistes et les randonneurs.
Car ses racines sont précieuses. Elles servent à faire des apéritifs au goût amer (comme la Suze), et sont aussi utilisées dans la médecine.
Une fois séchées et nettoyées, elles sont vendues à des grossistes qui les distribuent aux laboratoires pharmaceutiques et aux fabricants de liqueurs.
Pas de récolte avant le 1er septembre dans les montagnes ariégeoises
Ascou, Sorget, Ignaux, Caussou, Prades, Montaillou... Toutes ces communes sont des lieux privilégiés de récolte.
Et chaque été, plusieurs entreprises viennent sillonner la montagne. Si bien que cette année, les autorités ont pris des mesures pour limiter les abus.
Un arrêté préfectoral datant du 4 juillet (élaboré par la DDT, l’ONF, et l’ONCFS en concertation avec les maires) interdit tout simplement la récolte du 1er janvier au 31 août, et l’autorise pour les particuliers (sous réserve d’un usage personnel et avec l’autorisation du propriétaire).
Pour les professionnels, la récolte ne pourra être réalisée que «sous réserve d’une autorisation écrite du propriétaire du sol». Seuls ceux qui avaient déjà conclu leur contrat commercial avant la publication de cet arrêté seront autorisés à récolter avant le 1er septembre.
Enfin, certaines règles devront être respectées. On ne pourra prélever qu’une plante sur deux. La récolte doit se faire de «manière uniforme» sur toute la zone d’extraction, avec un outil spécialement conçu appelé «fourche du diable». L’utilisation de pioche est interdite pour éviter la destruction du substrat de la plante.
Pour un ramassage durable de la gentiane
L’arrêté préconise aussi «une remise en l’état du lieu de récolte à l’issue des opérations de ramassage». Ces règles un peu plus contraignantes sont une réponse à certains abus, comme des dégradations ou des pillages.
Il faut savoir que, comparé à d’autres territoires, il était facile de récolter la gentiane en Ariège (où avant cet arrêté, les cueilleurs devaient juste signer un contrat commercial avec la mairie ou le propriétaire des lieux).
Côté espagnol, les règles sont beaucoup plus strictes. Même chose dans le massif central, en plein parc naturel.
On sait cependant que si le ramassage de la gentiane est fait de façon respectueuse de l’environnement, il ne pose pas problème, et peut même être un moyen de valoriser les régions forestières.
