Le frelon asiatique

19/09/2022
Le frelon asiatique
BiodiversitéVoici un véritable Attila terriblement résistant, qui massacre nos abeilles en grand nombre et qui prolifère rapidement ! Mais c’est quoi, exactement, un frelon à pattes jaunes ?
L’invasion du frelon asiatique
On l’appelle également frelon asiatique. Introduit en France, par mégarde, dans des poteries en provenance de Chine au début des années 2000, il a maintenant colonisé au moins trente-neuf départements français et continue à se répandre dans toute l’Europe. L’arrivée de ce prédateur d’abeilles constitue une menace supplémentaire pour l’apiculture européenne, déjà suffisamment en souffrance pour de multiples raisons environnementales.
Les zones de prédilection
Les chercheurs du Museum d’histoire naturelle, du British Museum, de l’université du Zhejiang et du CNRS ont pu déterminer avec plus ou moins d’exactitude les zones dans lesquelles cet envahisseur tueur d’abeilles pourrait s’orienter et sévir. Les zones de prédilection de ce prédateur sont plutôt les zones sèches dont la quantité de pluie est inférieure à 700 litres d’eau par an et par mètre carré. Le problème, c’est qu’il existe donc en Europe de nombreuses contrées qui correspondent à ces critères. Pour l’instant, il se cantonne plus ou moins au sud-ouest de la France mais commence à migrer en Espagne, dans le Var et même dans quelques départements situés au sud de Paris.
Son mode de vie
Ce frelon construit des nids sphériques, aussi gros que des lessiveuses, suspendus à très grande hauteur dans les arbres. Il semble aimer particulièrement les pins, sans doute parce qu’ils atteignent souvent de hautes altitudes (les nids sont toujours construits hors de portée des regards à plus de 12 mètres du sol !). Il nidifie aussi parfois dans un bâtiment désaffecté ou dans un creux de muraille. A la différence du nid de frelon européen dont l’entrée est basale, celle du nid de frelon asiatique est latérale. Ce massacreur s’attaque aux ouvrières des ruches et en particulier aux espèces Apis mellifera et Apis cerana… Il se positionne à l’entrée des ruches en vol stationnaire et s’en prend aux abeilles chargées de pollen. Il tue sa proie en lui coupant la tête à l’aide de ses mandibules puis l’emporte dans un arbre pour la dépecer. Il arrache les pattes et les ailes, puis fait avec l’abeille une boulette qu’il donne à déguster à ses larves. Il réussit à tuer et à emporter un insecte en quelques minutes : si une dizaine de frelons sont en faction devant une ruche, celle-ci est condamnée. Voilà un phénomène capable de provoquer en peu de temps la ruine de nombreux apiculteurs, déjà secoués par la mortalité due aux insecticides utilisés dans nos contrées.
Comment le détruire ?
Le mieux serait d’essayer de repérer les nids dans les arbres avant l’apparition des feuilles, en tout début de printemps et avant le fin septembre. L’accouplement se faisant en début d’automne, cela éliminerait ainsi le risque de multiplication pour l’année suivante. Seules les jeunes reines fécondées subsistent dans un endroit abrité pendant l’hiver. Les mâles meurent. Au printemps, les reines construisent de nouveaux nids, pondent quelques œufs et soignent les premières larves (les ouvrières) afin que ces dernières prennent la relève et que la colonie se développe. L’idéal serait de détruire les nids après la ponte. Ceux-ci ne servent qu’une seule fois et les colonies ne sont pas prérennes.
Les prédateurs de l’espèce
A ce jour, on n’en connaît aucun en ce qui concerne l’insecte lui-même. Quant aux nids, ils ont quelques prédateurs naturels tels que les geais, les pics-verts qui les pillent et les mésanges qui se nourrissent des quelques larves que les autres veulent bien leur laisser…
La piqûre
Le dard peut perforer la peau jusqu’à 6 mm, ce qui n’est pas négligeable ! Et la piqûre est dangereuse. L’empoisonnement au venin est fréquent et n’est pas dû à une quelconque allergie. Enfin, il semble important de savoir que la charmante bestiole s’adapte aussi bien à la ville qu’à la campagne…
 
                    A quoi ressemble-t-il ?
C’est comme tous les frelons, une grosse guêpe (hyménoptère), originaire de l’Asie du Sud-Est (Inde, péninsule indochinoise, Chine, Îles de Java, de Lombok et de Hong Kong). Il en existe sept sous-espèces et six variétés dont le terrible Vespa velutina nigrithorax (notre envahisseur) qui provient de zones géographiques asiatiques possédant un climat comparable à celui du sud de la France. Il est un peu plus petit que son cousin européen, le Vespa crabo. On le reconnaît à son thorax entièrement brun noir, velouté et à ses segments abdominaux bruns, bordés d’une fine bande jaune orangé. La caractéristique qui ne trompe pas, c’est la couleur entièrement jaune orangé du dernier segment de l’abdomen. Les pattes brunes sont jaunes à l’extrémité. La tête est noire et la face jaune orange. Il est impossible de le confondre avec notre frelon européen dont l’abdomen est jaune rayé de noir. Certes plus gros (les reines peuvent atteindre 4 centimètres de long), celui-ci n’est guère très sympathique il est vrai, mais il ne s’attaque pas à nos abeilles.