► Un virus menace l’isard, cousin pyrénéen du chamois
L’isard, emblématique cousin pyrénéen du chamois des Alpes, est menacé par le retour de la pestivirose, un mal qui avait durement frappé ses populations il y a quelques années, selon le Parc national des Pyrénées.
Le virus de la pestivirose de l’isard a été identifié pour la première fois au début des années 2000 en Espagne, notamment en Catalogne, dans les Pyrénées-Orientales, en Ariège et en Haute-Garonne ainsi qu’en Andorre.
Les effectifs avaient chuté localement (entre 20 et 70 % selon le lieu). Les années suivantes, quelques individus ont été repérés comme contaminés. Mais cela n’avait pas eu d’impact sur la dynamique de la population. Depuis 2012, le programme de veille sanitaire mis en place par le parc, qui s’étend sur 250 000 hectares au sud de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques jusqu’au sud de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, a révélé que la pestivirose de l’isard était de retour. Ce n’est pas une hécatombe pour l’instant, mais les spécialistes s’alarment de la virulence de la souche, ils ont identifié une forme de la maladie apparentée à celle observée en Ariège et en Catalogne
Les scientifiques ne s’avancent pas sur l’ampleur des dégâts que la maladie pourrait causer cette fois parmi les 4 700 isards du parc. Mais le parc a décidé de « redoubler de vigilance » et de surveiller de près la situation.
La maladie peut se traduire par un simple accès de fièvre, comme lors d’une grippe chez l’humain. Mais l’isard, mammifère ongulé à peine plus grand d’une chèvre, peut aussi en mourir.
La pestivirose génère des animaux très affaiblis, amaigris, qui se laissent approcher alors qu’ils sont d’ordinaire très farouches. Ils sont un peu hagards et présentent une dépilation de la face et des flancs tandis que les femelles en gestation avortent.
Comme pour les pestiviroses des ovins, bovins et porcins, il n’existe aucun traitement. S’il existe des vaccins pour les animaux domestiques, ce n’est pas le cas pour les isards.
Les pestiviroses des animaux domestiques sont connues de longue date (celle de l’ovin a été décrite dès 1700) mais les scientifiques manquent de recul dans le cas de l’isard. Pour autant, l’espèce ne risque pas de disparaître purement et simplement du massif, aucune maladie infectieuse n’a jamais décimé entièrement une population.