LES ANCIENNES UNITES DE MESURE

19/09/2022
LES BATISSEURS DU MOYEN AGE UTILISAIENT
DES MESURES SPECIFIQUES POUR LEURS
CHANTIERS D’EGLISES, DE CATHEDRALES OU
DE CHATEAUX.TOUT COMME LES ANCIENNES
MESURES AGRAIRES, ELLES SERVAIENT DE
REFERENCES LOCALES ET VARIAIENT SOUVENT
SUIVANT LES CONTREES.
 
LA COUDEE
LES BATISSEURS DE L’EPOQUE ROMANE utilisaient des mesures en relation directe avec la morphologie du corps humain Les écrits indiquent que la coudée, dite coudée royale, servait plus ou moins d’unité de mesure dans le domaine de la construction. Une coudée correspond à la distance entre l’extrémité des doigts et la pointe du coude. Soit environ 52 cm.
 
LA CANNE DES BATISSEURS
 
LA CANNE DES BATISSEURS, appelée également canne des maîtres d’œuvre du Moyen-Age , équivaut à 555 lignes (et une ligne = 0.225 cm) ou une enjambée de 1.25 m environ variable selon les régions. Cette canne est divisée en 5 mesures dont chacune correspond à la somme des deux précédentes. Cette canne de bâtisseur dont les Egyptiens de l’Antiquité se servaient déjà, était utilisée par la plupart des corps de métiers qui intervenaient dans les grandes constructions militaires ou religieuses de l’époque.
 
LA CORDE A 13 NŒUDS
 
L’ASTUCIEUSE CORDE A NŒUDS utilisée par les bâtisseurs servait déjà aux arpenteurs égyptiens, pour élever des angles droits. 13 nœuds, y compris les extrémités, sont disposés tout le long d’une corde, formant des portions égales. Pour obtenir un angle droit, il suffit de rejoindre les nœuds des deux extrémités, puis de tendre la corde de façon à créer un triangle rectangle, dont les côtes mesurent respectivement 3, 4 et 5 portions.
 
LA LIGNE
 
LA PLUS PETITE UNITE UTILISEE PAR LES ARTISANS et les constructeurs du Moyen Age était la ligne. Une ligne correspondait sensiblement au diamètre d’un grain d’orge de taille moyenne, soit environ 2.25 mm. En multipliant la ligne par 555, les constructeurs obtenaient une unité appelée « enjambée » d’une longueur de 125 cm. Cette mesure était ensuite divisée en 5 unités différentes, reliées entre elles par la valeur du nombre d’or (1.618) ce qui permettait de retrouver les valeurs.
 
Après la Révolution française,
le mètre est devenu la mesure de référence,
remplaçant progressivement les unités régionales.
 
L’EMPAN
 
LA DIMENSION DE LA MAIN servit longtemps aux artisans, pour mesurer de petites distances. L’unité de base servant de référence était appelée « empan » et correspondait à la distance séparant l’extrémité du pouce à celle de l’auriculaire lorsque, la main ouverte, les doigts sont écartés au maximum. L’empan mesure environ 20 cm, longueur cependant variable suivant… la taille de la main.
 
PALME ET PAUME
 
EN PLUS DE L’EMPAN, la palme et la paume servaient aux artisans du Moyen Age à mesurer des distances, avant la généralisation du mètre. Doigts écartés, la palme définit la distance entre l’extrémité de l’index et celle de l’auriculaire, soit environ 12.4 cm. Plus petite, la paume est la distance entre la base de l’auriculaire et le creux séparant le pouce et l’index, soit environ 7.6 cm.
 
LA PERCHE
 
LA PERCHE EST UNE ANCIENNE MESURE DE SUPERFICIE, très variable suivant les contrées. La perche commune valait 400 pieds carrés, soit environ 42.21 m alors que la perche des Eaux et Forêts était de 484 pieds carrés, soit 51 m. La perche de Paris, quant à elle, valait 324 pieds carrés, soit 34.19 m. Après la Révolution, ces mesures ont été remplacées par l’are (100 m) et l’hectare (10 000 m).
 
LA LIEUE
 
SI LE KILOMETRE DEFINIT AUJOURD’HUI L’UNITE DE LONGUEUR, jadis ce fut la lieue qui indiquait les distances parcourues. La lieue terrestre, ou lieue commune, correspond à la 25e partie de degré du périmètre terrestre, soit 4.44 km. La lieue marine n’est que de la 20e partie du degré du grand cercle terrestre, soit 3 milles marin ou 5.556 km. Quant à la lieue métrique, elle vaut exactement 4 km.
 
L’ACRE
 
CETTE ANCIENNE MESURE AGRAIRE fut longtemps utilisée comme unité de superficie. Comme l’acre dépendait de la longueur variable du pied, sa mesure différait d’une province à l’autre. Une acre pouvait représenter une superficie variant de 4 221 m à 5 107 m suivant les pays, mais son équivalence en France était de 52 ares (5 200m). Pour les ventes et les échanges locaux peu précis, les paysans pouvaient se contenter de l’acre.
 
LE PIED
 
IL SERVIT LONGTEMPS DE BASE pour déterminer d’autres mesures de longueurs et donc de superficie. Le pied utilisé par les bâtisseurs équivalait à 32 cm environ. Cette valeur correspond à la longueur de l’empan (20 cm), multiplié par le nombre d’or (20 cm x 1.618 = 32.36 cm). Suivant les contrées, la valeur du pied et de l’empan différait sensiblement, ce qui vous l’imaginez, devait compliquer et prolonger singulièrement les échanges interrégionaux !
 
LA TOISE
 
LA VALEUR de cette mesure de longueur différait suivant les régions. A Paris elle valait 1.949 m. Les superficies de terrain étaient exprimées en toises carrées, soit 3.799 m2 à Paris. Malgré la généralisation du mètre elle resta longtemps utilisée dans les campagnes.
 
L’ARPENT
 
UTILISE PAR LES GAULOIS, l’arpent appelé « arepennis », était divisé en 100 perches de 20 pieds chacune, ce qui formait un carré de 200 pieds de côté soit environ 42 ares. L’arpent de Paris, plus petit, valait 100 perches de 18 pieds de côté, soit environ 34 ares. Il fut abandonné au profit de l’are et de l’hectare métriques, avec la création du cadastre.
 
 
LE SYSTEME METRIQUE
 
Il fallut attendre la Révolution française, pour que la République définisse le système métrique unifié. Dans chaque ville, des mètres étalons furent mis en place sur les principaux édifices, afin de servir de référence. Les régions mirent longtemps à abandonner leurs unités locales pour le mètre. Rappelons que le mètre est égal à la dix millionième partie du quart du méridien de la terre (tour de la terre : 40 000 km).