Le nouveau zonage sismique de la France est entré en vigueur depuis le 1er mai.
La carte fait apparaître en rouge les zones à «risque moyen», parmi lesquelles les Pyrénées (mais aussi les Alpes, la Provence ou l’Alsace).
Ce classement ne veut pas dire que le risque sismique a grandi. Il n'a rien à voir non plus avec la catastrophe nucléaire de Fukushima. Pur hasard du calendrier.
Il s’agissait d’abord de tenir compte de données plus précises (grâce aux avancées scientifiques réalisées en 20 ans), et aussi d’harmoniser la législation au niveau européen.
Il y a en fait cinq niveaux de risques sismiques allant croissant d’un risque très faible (1), à faible (2), modéré (3), moyen (4), à fort (5).
Cette dernière (la plus forte) ne s’appliquant exclusivement qu’aux Antilles françaises.
Avant, les zones étaient évaluées en localisant les lieux de sismicité historique.
Le nouveau système (appelé «Eurocode 8») correspond à une approche plus complète, dite «probabiliste» qui intègre les données géologiques (définition de zones sismotectoniques) et sismologiques (prise en compte de la fréquence des séismes par degré de magnitudes).
|
|
Première conséquence pratique du classement: pour les territoires concernés, les permis de construire délivrés à partir du 1er mai devront tenir compte de règles antisismiques plus strictes.
Ces nouvelles règles du jeu auront donc des incidences directes sur la conception des bâtiments, leur implantation et leur mise en œuvre.
Sur les zones classées de 2 à 5, les règles de construction parasismique seront applicables aux nouveaux bâtiments (et aux édifices anciens dans des conditions particulières).
Dans le département, fédérations du bâtiment et architectes attendent de savoir ce qu’il en est exactement.
A l’échelle nationale, le nombre de communes soumises aux nouvelles règles parasismiques est multiplié par quatre (passant de 5000 à 21 000 localités).
► De nombreux épicentres enregistrés dans les Pyrénées
.........................................................................................................................................
Au total, le territoire compte depuis 1980 une dizaine de séismes de magnitude supérieure ou égale à 5.
L’Histoire des séismes en France montre l’existence d’épicentres «plus nombreux dans les Pyrénées, les Alpes, le Fossé rhénan et le sud du Massif armoricain»
Dans cette base, on compte un peu moins de «200 séismes ayant causé des dégâts aux bâtiments, avec des intensités épicentrales supérieures ou égales à 7»
A l’échelle de l’Europe, la France Métropolitaine est une région à «sismicité modérée», qui a cependant connu plusieurs séismes destructeurs dans le passé, comme en témoignent les archives historiques:
-Le séisme de Bâle de 1356 (près de la frontière entre la France et la Suisse)
-Le séisme de Bigorre en 1660 (Pyrénées centrales)
-Le séisme de Remiremont de 1682 (dans les Vosges)
-Le séisme de Bouin de 1799 (Bretagne)
-Le séisme ligure de 1887, produit en mer près de la côte ligure italienne (ayant eu des répercutions dans les Alpes-Maritimes et Alpes de Haute Provence)
-Le séisme de Lambesc de 1909 (en Provence)
(Source: données de l’IRNS, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire)
► Et en Ariège
............................................
L’Ariège est (comme les autres territoires pyrénéens) concerné par une longue liste de séismes.
Certains dont le département a pu sentir les secousses, d’autres dont l’épicentre se trouvait directement en Ariège.
Des secousses sont ainsi répertoriées au fil des décennies dans le Couserans (à Arrout, Seix, Salau, Ustou, Saint-Girons), à Foix, à Tarascon-sur-Ariège, dans le Donezan, dans le Vicdessos...
Le plus vieux de la liste remonte au 19 mai 1765, qui a secoué les habitants d’Arrout et des alentours avec une magnitude de 6 sur l’échelle de Richter.